Petites fuites après grossesse : comment les gérer ?

Pourquoi, après un bébé, tout ne revient pas toujours en place comme prévu ? Vous avez tout fait comme il faut. Neuf mois à supporter les montagnes russes hormonales, l’épreuve du marathon final, et vous pensiez naïvement que, quelques semaines après, tout rentrerait dans l’ordre. Spoiler alert : ce n’est pas toujours le cas. Parce que si la maternité a un talent, c’est bien celui de redessiner les contours de votre corps avec une créativité débordante… Et parfois, votre périnée décide de jouer les divas capricieuses.

Résultat ? Une petite quinte de toux, un fou rire un peu trop appuyé, un sprint improvisé derrière un trottineur en furie… et hop, une goutte (ou plusieurs) s’échappe. Inattendu, embarrassant, un brin frustrant. Vous n’êtes pas seule : près d’une femme sur trois connaît ces petits désagréments après un accouchement. Et pourtant, on en parle peu, comme si le sujet devait rester confiné entre deux portes de toilettes. Mauvaise nouvelle : ce n’est pas en évitant la conversation que le problème disparaît. Bonne nouvelle : il existe des solutions – et non, elles ne se résument pas à stocker des protections dans tous vos sacs.

Alors, on fait quoi ? On comprend d’abord ce qui se passe là-dessous, puis on agit avec précision.

Le périnée : cet « inconnu » qu’il est temps d’apprivoiser

Commençons par la base : le périnée, c’est quoi exactement ? Imaginez un hamac musculaire, tendu entre le pubis et le coccyx, qui soutient tout votre petit monde intérieur : la vessie, l’utérus, le rectum. Quand il est en forme, il verrouille tout ça avec une précision millimétrée. Mais après une grossesse et un accouchement (surtout si bébé a pris ses aises sur le chemin de la sortie), ce verrou peut perdre un peu de sa rigueur. Et là, c’est le début des fuites inopinées.

Là où ça devient plus technique, c’est qu’il ne s’agit pas juste d’un muscle fatigué : c’est un véritable déséquilibre entre pression abdominale et soutien périnéal. Pendant la grossesse, votre ventre a poussé vers le bas, augmentant la charge sur ce pauvre périnée. Après l’accouchement, il doit se remettre de l’étirement de ses fibres et retrouver sa capacité à contracter au bon moment. Mais voilà : parfois, il n’y arrive pas tout seul. D’autant plus que certains facteurs n’aident pas : un travail long, un bébé costaud, l’usage de forceps, une épisiotomie…

Ce qu’il faut comprendre, c’est que toutes les fuites ne donnent pas de signaux de la même manières. Certaines femmes ressentent une envie pressante mais n’arrivent pas à se retenir (c’est l’incontinence d’urgence). D’autres ne sentent rien venir mais perdent quelques gouttes en riant ou en sautant (l’incontinence d’effort). Et dans les cas plus marqués, il peut même y avoir une sensation de lourdeur, signe que certains organes descendent un peu plus bas que prévu (prolapsus, bonjour).

Rééducation périnéale : non, ce n’est pas une option

Petites fuites après grossesse : comment les gérer ?

C’est là que la rééducation entre en scène. Parce que non, ces fuites ne sont pas une fatalité, et oui, votre périnée peut retrouver de sa superbe. Il ne s’agit pas seulement de quelques exercices lancés au hasard en serrant les fesses sur une chaise. La vraie rééducation, c’est une approche fine et personnalisée, encadrée par un professionnel.

Les méthodes sont variées. La plus courante ? La rééducation avec un kiné ou une sage-femme, où l’on apprend à contracter (et surtout relâcher) ce périnée capricieux. Mais il y a aussi l’électrostimulation, pour réveiller un muscle qui ne répond plus très bien aux commandes, et le biofeedback, qui permet de visualiser sur un écran la force de contraction (autant dire que ça motive).

Ce qu’il faut ? C’est de la régularité. Parce que, soyons honnêtes, si on ne vous donne pas des exercices concrets à intégrer au quotidien, vous allez vite les zapper. Alors, intégrez-les dans votre routine : une contraction à chaque feu rouge en voiture, une autre en portant bébé, une autre encore en vous brossant les dents.

Mais attention : pas question de serrer en apnée ! Un périnée efficace, c’est un périnée qui travaille en synergie avec le reste du corps. On contracte en expirant doucement, on relâche complètement après. On évite aussi de pousser vers le bas (l’erreur classique qui aggrave les choses).

Et puis, il y a les accessoires qui peuvent booster la progression, comme utiliser les boules de Kegel, par exemple. Ces petits dispositifs en silicone, lestés à l’intérieur, ne sont pas juste un gadget vendu dans des coffrets au design douteux. Utilisées correctement, elles peuvent être de véritables alliées. L’idée est simple : insérées dans le vagin, elles sollicitent les muscles du périnée qui, naturellement, vont se contracter pour les maintenir en place. C’est un peu comme un entraînement passif, un rappel constant que ces muscles existent et qu’ils doivent bosser un peu plus dur.

Mais attention, ce n’est pas une solution magique. Les boules de Kegel doivent être choisies avec soin (pas trop lourdes au début, une taille adaptée), et surtout, elles ne remplacent pas une rééducation supervisée. Mal utilisées, elles peuvent même aggraver certaines tensions en renforçant un périnée hypertonique (trop contracté). L’idéal ? Les intégrer progressivement à votre routine, quelques minutes par jour en marchant ou en effectuant de légères contractions.

À noter qu’il existe d’autres gadgets plus high-tech, comme les sondes connectées qui analysent la contraction musculaire et proposent des exercices adaptés en temps réel.

En attendant que tout revienne en ordre : adopter les bons réflexes

D’accord, la rééducation, c’est super, mais entre-temps, on fait comment pour éviter les mauvaises surprises ?

Premier point : surveillez vos habitudes. L’hydratation, par exemple. Il peut être tentant de boire moins pour limiter les dégâts, mais c’est une fausse bonne idée. Une vessie peu remplie est plus irritable, et des urines trop concentrées peuvent aggraver l’envie pressante. On boit suffisamment, mais on espace les prises pour éviter de surcharger.

Ensuite, la posture joue un rôle clé. Si votre sangle abdominale est affaiblie (ce qui est souvent le cas après un accouchement), chaque pression mal gérée va solliciter encore plus le périnée. D’où l’intérêt de ne pas négliger la reprise d’une activité physique douce et ciblée. Le Pilates postnatal, par exemple, est une excellente option : il engage les muscles profonds tout en respectant la fragilité du post-partum.

Et puis, il y a les petits ajustements au quotidien : privilégiez les vêtements confortables qui ne compriment pas le ventre, adoptez une bonne position aux toilettes (les pieds surélevés, le dos légèrement penché en avant pour un relâchement optimal), et évitez de trop forcer lorsque vous portez bébé, les courses, la poussette (bref, tout ce que vous soulevez environ 140 fois par jour).

Et si malgré tout, ça persiste ?

Si, malgré une rééducation assidue, les fuites restent présentes plusieurs mois après l’accouchement, il est peut-être temps d’en parler à un spécialiste. Un bilan urodynamique peut être utile pour évaluer la fonction de la vessie et du périnée. Dans certains cas, des traitements complémentaires existent : des séances de radiofréquence pour tonifier les tissus, des injections d’acide hyaluronique dans l’urètre pour renforcer la fermeture, voire une petite intervention en cas de faiblesse importante du sphincter.

Mais dans l’immense majorité des cas, avec une bonne prise en charge, tout rentre dans l’ordre. L’essentiel, c’est de ne pas banaliser le problème. Parce que non, ce n’est pas « normal » de devoir croiser les jambes dès qu’un éternuement s’annonce, ni de planifier sa journée en fonction de la disponibilité des toilettes.

Alors oui, votre corps a changé. Il a porté la vie, il a traversé des bouleversements dignes d’un tremblement de terre. Mais ce n’est pas une raison pour accepter ces petites fuites comme une fatalité. Un périnée bien rééduqué, c’est la liberté retrouvée. Et ça, franchement, ça n’a pas de prix.

Soin des Ongles

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